Sur les murs de Paris, le visage des otages enlevés par le Hamas
Comme à New York, Lisbonne ou Buenos Aires, les visages des otages enlevés par le Hamas en Israël apparaissent sur les murs de Paris, une façon éphémère de « sensibiliser le grand public ».

Publié : il y a 2 ans par Charente Libre dans General
Après les abords notamment de l’université de Tolbiac à Paris la semaine précédente, où « on trouvait important de porter notre cri parce qu’il y avait eu des messages antisémites », la cible du jour est les XVIe et XVIIe arrondissements.
« L’objectif c’est de sensibiliser le grand public, de donner un visage aux otages, de les faire vivre. Ce n’est pas de dire qu’il s’agit d’Israël contre la Palestine, mais qu’il y a des otages, et que ça pourrait être votre père, votre mère, votre fille », abonde Sophie Kijner, 31 ans, membre du collectif du 7 octobre.
Apolitique et fervent défenseur de la liberté
Créé en réaction aux attaques sans précédent depuis la fondation de l’État d’Israël en 1948, ce groupe se dit « apolitique et fervent défenseur des valeurs républicaines et de la liberté ».
Autour, eau et colle se mélangent dans des seaux de 15 litres. Aux étudiants se joignent d’autres militants, des gens de tout âge, des jeunes actifs animés par « le sentiment du devoir », et cet ancien des Éclaireurs israélites de France, 2.500 affiches sous le bras. Sur chacune, ces inscriptions en fond rouge : « kidnappé » et « Participez, ils doivent revenir vivants ». Sur chacune aussi, un nom, un prénom, une nationalité.
Des sourires juvéniles, des cheveux grisonnants, un garçonnet posant avec un chien, tous enlevés chez eux ou en pleine rave-party lorsque des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël à bord de véhicules, par la mer et les airs, sous un déluge de roquettes.
Ils sont Israéliens, Américains, Argentins ou bien encore Français, « entre 200 et 250 », selon le Hamas qui affirme que 22 ont été tués dans des bombardements israéliens. « En tant que juif, ce sont des gens qui font partie de ma famille, des gens qu’on a envie de voir revenir, en bonne santé », témoigne Raphaël, informaticien de 24 ans.
Plus de 1.400 personnes ont été tuées ce jour-là, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou mutilés lors de l’attaque du Hamas, selon les autorités israéliennes. Témoins à distance du carnage, ce groupe a voulu contribuer. Ces affiches sont alors nées.
« Les Palestiniens aussi sont sous le joug du Hamas »
Dans la bande de Gaza, au moins 4.651 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a pris en 2007 le pouvoir de l’enclave soumise depuis à un blocus israélien.
« Les Palestiniens aussi sont sous le joug du Hamas. On n’arrivera pas à une solution de paix si un groupe terroriste contrôle ce terrain », estime Sophie Kijner, avant de plier bagage pour un autre spot.
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