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Vous rachetez vos actions? Augmentez vos salariés aussi! - Le Temps

La France veut que les entreprises de plus de 50 employés octroient une prime exceptionnelle à leurs salariés si elles effectuent des rachats de leurs propres actions. Ce projet de partage de la valeur fâche tout le monde

Vous rachetez vos actions? Augmentez vos salariés aussi! - Le Temps

نشرت : منذ عامين بواسطة Sébastien Ruche في Weather

La France veut que les entreprises de plus de 50 employés octroient une prime exceptionnelle à leurs salariés si elles effectuent des rachats de leurs propres actions. Ce projet de partage de la valeur fâche tout le monde

Le gouvernement français veut obliger les entreprises de plus de 50 salariés à distribuer des primes à leurs employés lorsqu’elles effectuent des rachats d’actions. Ces derniers profitant à leurs actionnaires (en soutenant les cours), les entreprises devront également faire un geste pour les collaborateurs. «Vous avez les moyens de faire du rachat d’actions, donc vous avez les moyens d’augmenter vos salariés», a résumé la semaine passée le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire. Mais même avec cette bonne intention, le projet réussit à fâcher tout le monde.

En cette période d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat, les entreprises françaises devraient dépenser plus de 25 milliards d’euros pour racheter leurs propres actions en 2023. Dans ce contexte, la France a connu en début d’année une polémique sur les «surprofits» encaissés par certaines entreprises, notamment dans l’énergie. En mars, Emmanuel Macron a donc demandé une contribution exceptionnelle aux grands groupes qui rachètent leurs actions.

En soutenant le cours boursier, ces programmes sont souvent vus comme un cadeau fait aux actionnaires, encore plus lorsque les actions sont détruites par la suite (les dividendes suivants sont donc partagés entre moins de titres). Ces rachats sont parfois menés à la place d’investissements productifs, source de profits futurs et, bien sûr, ils ne redistribuent pas de valeur aux employés. En mars, l’idée était que les entreprises concernées pourraient devoir doubler leurs primes ou les diverses mesures d’intéressement qu’elles prévoient pour leurs collaborateurs. Seulement, le mois précédent, syndicats et patrons s’étaient mis d’accord sur un partage de la valeur, après des mois de négociations. Cet accord oblige les entreprises de 11 à 49 employés à partager les bénéfices lorsqu’ils dépassent 1% du chiffre d’affaires pendant trois ans. L’idée du président Macron allait au contraire bénéficier aux salariés des groupes, déjà mieux servis que ceux des PME, selon les syndicats. Quant aux patrons, ils ne voulaient pas revenir sur un dossier qu’ils venaient de boucler à grand-peine. Depuis, la proposition du gouvernement a évolué puisqu’elle obligera désormais les entreprises de plus de 50 employés à effectuer un versement exceptionnel à leur personnel, sous une forme ou une autre, lorsqu’elles rachètent puis détruisent leurs actions. Cette fois, la réaction des patrons est au soulagement: ils craignaient une taxe, qui aurait pu atteindre 10% sur les rachats d’actions. Reste que les salariés ne sont pas les seuls à être chouchoutés par le gouvernement dans le projet de loi de finances pour 2024, actuellement en discussion. Un amendement veut exonérer d’impôt les fédérations sportives internationales, de manière en particulier à attirer la Fédération internationale de football. Avec aussi un petit cadeau pour les salariés de la FIFA, installée à Zurich depuis 1930, qui ne paieront pas d’impôt sur le revenu pendant cinq ans si leur employeur déménage à Paris. Même si la FIFA, non cotée en bourse, ne rachète pas ses actions.

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