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L’altercation entre Jean-Luc Mélenchon et Yaël Braun-Pivet envenime les débats à l’Assemblée

Après les écrits accusateurs de Jean-Luc Mélenchon sur X, dimanche soir, la polémique a été relancée ce lundi matin, puis cet après-midi dans l’hémicycle.

L’altercation entre Jean-Luc Mélenchon et Yaël Braun-Pivet envenime les débats à l’Assemblée

gepubliceerd : 2 jaar geleden door Florent Buisson in Politics

Après les écrits accusateurs de Jean-Luc Mélenchon sur X, dimanche soir, la polémique a été relancée ce lundi matin, puis cet après-midi dans l’hémicycle.

Jusqu’où ira la surenchère verbale de Jean-Luc Mélenchon pour disqualifier ses adversaires politiques ?

Dimanche, le leader insoumis s’est de nouveau emporté sur X (ex-Twitter), son canal préféré ces dernières semaines, postant une vidéo de la manifestation en soutien à la Palestine, organisée l’après-midi même à Paris, accompagnée de ce commentaire : « Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! »

Cette énième sortie fait suite à la visite de la présidente de l’Assemblée nationale en Israël samedi et dimanche ‒ en compagnie du député franco-israélien Meyer Habib (proche de Benyamin Netanyahou) et d’Éric Ciotti ‒ où Yaël-Braun Pivet avait évoqué son « soutien inconditionnel à Israël », essuyant les critiques de la gauche.

La présidente de l’Assemblée lui a répondu, ce lundi matin sur France Inter, visiblement émue. « Certains soufflent sur les braises de façon incessante et méprisante. Monsieur Mélenchon n’a sans doute pas choisi par hasard le mot ‘’camper’’ ! » a-t-elle déclaré, insinuant que l’ancien candidat à la présidentielle avait choisi ce verbe renvoyant aux camps d’extermination mis en place par les Nazis, afin de la désigner, elle, responsable politique de confession juive. Elle avait auparavant précisé sa position sur le conflit. « Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme dans le respect du droit international et du droit humanitaire. Et soyons clairs, je prône l’existence de deux États qui puissent vivre en paix ! »

Pour la députée des Yvelines, Jean-Luc Mélenchon lui met « une nouvelle cible dans le dos », alors qu’elle a déjà été menacée. Il lui a répondu dans la foulée, toujours sur le même réseau social. « Apologiste du ''soutien inconditionnel au gouvernement d’Israël'', elle est revenue sans un mot de compassion pour les populations enfermées à Gaza. Et maintenant elle attribue au mot ''camper" un contenu antisémite. Cette absurde police des mots est une pitoyable diversion pour détourner l’attention de sa grave faute politique. »

Loin de s'éteindre, la polémique a ensuite envenimé le débat organisé à l’Assemblée nationale, sur le conflit au Proche-Orient. Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a qualifié d’« inacceptables » les déclarations de l’occupante du Perchoir, tenus en Israël.

Cette dernière a reçu le soutien de la Première ministre, « après les attaques ignobles à son encontre », et des représentants des groupes de la majorité et de la droite, notamment. Thermomètre des tensions politiques françaises, l’Assemblée nationale a encore connu son lot d’invectives, ce lundi. Le discours de la représentante LFI, qui a réclamé à de nombreuses reprises un « cessez-le-feu » au Proche-Orient, a été perturbé par les insultes d’autres bancs. « Collabos ! Pyromanes ! Complices ! » a-t-on pu entendre, notamment depuis les rangs de la droite et de l’extrême droite.

Même Élisabeth Borne a perdu un instant son flegme en pointant son stylo en direction de Mathilde Panot… Au milieu de cette cacophonie, seuls les députés Boris Vallaud (PS) et Jean-Louis Bourlanges (MoDem) ont véritablement surnagé.

L’insoumise a également enflammé l’hémicycle (qui sonnait bien creux malgré l'enjeu) lorsqu’elle a évoqué la polémique autour de Karim Benzema, accusé par le ministre de l’Intérieur, sans preuves avancées, de n’avoir soutenu publiquement que les victimes palestiniennes et d’être lié aux Frères musulmans. « La France de Darmanin est le pays où le seul crime de Benzema est de s’appeler Karim » a-t-elle scandé. On était loin de la position française sur le conflit entre le Hamas et Israël, objet premier du débat du jour. S’il n’est plus député, Jean-Luc Mélenchon n’a rien raté des échanges. « Grand et beau discours de Mathilde Panot à l’Assemblée, a-t-il ainsi tweeté. Elle parle pour la France. Celle qui condamne les crimes de guerre quelqu’en soient les auteurs. Celle pour qui les vies se valent. Cessez-le-feu ! Cessez-le-feu ! ». Son parti diffusant peu après un communiqué de presse pour expliquer que les propos de Yaël Braun-Pivet faisaient « honte à la France »...

Le débat politique français, lui, n’a pas fini de s’enflammer.

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